Mes Conseils...

Toujours en toute modestie, n'oublions pas que je suis au-delà de la 830e place à une moyenne de 3,73 km/h, je vous fais part de mon expérience, de mes conseils, de ce que j'ai vu si vous avez la bonne idée de participer à un prochain MDS. C'est ce qui pourrait vous arriver de mieux : avoir cette envie !!!

Je détaillerai en différentes rubriques :

  • LE SAC A DOS
J'avais le nouveau sac à dos Raidlight Olmo 20L + pack avant de 4L. Parlons un peu du sac à dos en lui-même. Il est pratique car il dispose de nombreuses poches sur les bretelles, sur les côtés ce qui permet de glisser les barres, les gels, les pastilles de sels,... Mais, il y a aussi pas mal de points négatifs. Notamment la fixation de la poche avant sur les bretelles qui est loin d'être facile à clipser quand on est seul, le fait de ne pouvoir fixer le sac de couchage qu'en-dessous du sac à dos ; cela le déséquilibre pas mal.
Beaucoup de concurrents avaient le même sac que moi. Et en menant ma petite enquête, beaucoup d'entre eux partageaient le même avis que moi.
L'alternative est le sac à dos "MDS" proposé par l'organisation et qu'on peut acheter en ligne. Très compact, bien carré, il dispose également de nombreuses poches. Les deux gagnants (Homme & Femme) du MDS avaient un sac "MDS". Est-ce la qualité du sac ou le sponsor ? Allez savoir....
Les seuls échos négatifs entendus à propos de ce sac "MDS" portaient sur les bretelles. Elles seraient trop fines et blesseraient facilement les épaules après des heures de course.

Pour ma part, avec le sac à dos Raidlight, je n'ai pas souffert du dos, ni de brûlure sur la peau due au frottement mais les sangles sont plus épaisses. Et j'avais également protégé mes épaules par une bande de strap.

Je débute la course avec un sac de 9,5kg...je reviendrai là-dessus plus tard.
  • LES PIEDS....
Si un jour vous participez au MDS, profitez des derniers instants avant de descendre du bus qui vous amène au bivouac et appréciez la planéité du plancher du bus. Une fois dehors, c'est fini pour 7 jours.
Durant 7 jours, vous ne poserez plus jamais les pieds sur un sol lisse. Ce sera soit un sol mou qui se dérobe sous vos pieds, soit un sol caillouteux à souhait, soit des rochers etc... Bref, vos pieds seront en permanence soumis à de légers frottements dans vos chaussures...il faut le savoir.

Je termine le MDS avec une ampoule sous le deuxième orteil du pied droit et une (insignifiante) sur le côté du talon gauche. Pas mal, non ? Sincèrement, je ne sais pas quoi dire sur ce sujet. J'ai tout vu et tout entendu. Des concurrents qui avaient préparé leurs pieds et qui n'ont pas souffert d'ampoules, d'autres ont eu des problèmes malgré une préparation ; d'autres encore qui avaient les pieds explosés au CP1 de la première étape et des "comme moi", sans préparation, qui n'ont quasi rien eu.
Donc, c'est purement individuel, et il faut aller au cas par cas.
Ayant toujours pratiqué un sport, je pense que la peau de mes pieds a déjà été suffisamment traitée naturellement. Je pratique aussi des sports où le frottement des pieds est important : Tennis, Foot, mini-foot. Je ne pense pas qu'un grand cycliste, nageur ou golfeur aurait eu le même résultat au niveau des pieds que moi. Donc, à vous de voir....
Autre chose à ne pas négliger bien entendu est la qualité de vos chaussures. J'avais des Salomon XT Wings 3, une pointure et demi au-dessus pour la chaleur. Et j'ai pu constater que beaucoup de concurrents étaient équipés des mêmes godasses, ce qui en soi est rassurant au départ du MDS. Une chaussure bien présente sur le MDS est la HOKA, semelle très épaisse et très large. Très efficace dans les parties très sablonneuses. Et j'ai vu également des concurrents avec des baskets de salle de gymnastique...ceux-là, ils ont souffert dès le premier jour...

Les guêtres sont pour moi indispensables même si des concurrents s'en passaient sans aucun problème. Pour les guêtres, j'ai 2 conseils impératifs à vous donner :
1. coudre la bande velcro sur la chaussure, la colle ne tient pas toujours avec la chaleur. Idéalement, faites faire les deux : collage + couture. Et vous serez tranquilles pour toute la semaine.
2. En fonction de votre chaussure, éviter de faire passer le velcro à la pointe devant de la chaussure car la guêtre s'usera très vite et se trouera. Il faudra alors bricoler avec des sparadraps ou du tape pour effectuer une réparation de fortune. La Salomon XT Wings 3 dispose d'une coque dure à la point de la chaussure, donc hermétique et étanche au sable, si bien que la guêtre était en partie supérieure de la chaussure tout en garantissant une étanchéité parfaite.

Au matin de la première étape, je tente le conseil d'un récidiviste du MDS côtoyé dans l'avion. 3 MDS et jamais d'ampoule !! Il protège ses pieds avec du strappe qu'il garde durant toute la semaine. Je n'avais jamais essayé, j'avais prévu du strappe dans mon sac (allez savoir pourquoi...).
J'ai protégé le gros orteil complètement (ongle compris), je passe une bande sous l'avant du pied et qui remonte en protégeant le petit orteil. je protège également les côtés intérieur et extérieur, en enrobant le talon. J'ai changé les strappes tous les deux jours.
Conseil unanime des concurrents, aérez, séchez vos pieds le plus possible dès votre arrivée au bivouac. Evidemment, au plus vite vous y êtes, au plus longtemps vos pieds pourront se reposer. Bien les frotter avec un linge prévu pour cela, bien enlever tous les grains de sable, le soir...et surtout le matin avant de remettre vos chaussures. Il suffit de quelques grains de sable entre deux orteils pour que votre MDS se transforme en cauchemar...
Encore une fois, c'est mon expérience, ce n'est pas un conseil ; c'est à vous de voir....
  • L'ALIMENTATION
C'est sans aucun doute ce qui m'a posé le plus de problèmes. A la maison, avec les moyens du bord, j'avais pesé mon sac : 9,5kg. Mais je le trouvais très lourd... Sur le bivouac, mes voisins de tente estiment le poids du sac et ils sont tous unanimes pour dire qu'il est bien lourd et qu'il fait bien plus que 9,5 kg.
De fait, au moment du contrôle, la pesée du sac indique... 12,5 kg !!!! Une fois les contrôles terminés, je reçois le dossard, la fusée de détresse, le matériel obligatoire et je retourne à la tente. N'ayant que très peu de matériel superflu (cfr point suivant), j'arrive très vite à la conclusion que j'ai beaucoup trop de nourriture dans mon sac. Après discussion avec "les anciens" qui disent : "De toutes façons, on emporte toujours trop, on ne mange jamais tout !!".  Deux questions se posent alors, et une des deux aura très vite une réponse : "Pourquoi porter quelque chose qu'on ne va pas manger ?". Et, "Je me sépare de quoi ?". En fin de compte, je me sépare de pas mal de barres énergétiques, de gels, de petits sachets de poudre énergétique, un ou deux repas du soir....bref, je me déleste de 3Kg avant le départ. Ce ne sera pas du gaspillage, c'est repris par les autochtones.
Les "anciens" avaient raison. Je n'ai pas tout mangé. Et pour cause, je n'ai pas trop souffert de la chaleur à proprement parler, mais dès la première étape, avec la chaleur et les heures d'effort, les barres énergétiques et les gels avaient du mal à passer. Même chose pour le petit déjeuner que j'avais prévu, à savoir des crunch/muesli + lait en poudre + spordej ; rien que de l'envisager, j'en avais la nausée.
J'ai dû m'adapter....Le repas salé du soir (ex : riz saté, spaghetti bolo) était divisé en deux. Je mangeais une partie le soir, et je me cuisinais le reste pour le petit déjeuner le matin. Avec les poudres énergétiques à mettre dans les gourdes, cela me permettait de bien tenir le matin. Mais ensuite, l'après-midi, à m'alimenter à l'eau et aux pastilles de sel, cela devenait plus problématique en terme de performance.
Encore une fois, c'est mon expérience, à vous de voir ; mais j'enviais les concurrents qui avaient osé emporter avec eux de la nourriture "naturelle", non lyophilisée. Ainsi, des petits saucissons secs auraient fait mon bonheur, ou des Tucs,... Je ne remercierai jamais assez Thierry W. qui m'a donné un paquet de viande de grison lors de la journée de repos après la longue étape : quel bonheur !!! (Mais aussi, cela se conserve donc...). D'autres aussi, et je le conseille, n'hésite pas à cuisiner sur le bivouac. Se cuisiner un sachet de riz avec des épices à Couscous est succulent. Ceci étant, les repas lyophilisés sont l'idéal pour ce type d'épreuve, mais il faut pouvoir s'en accommoder et surtout pouvoir arriver tôt sur le bivouac, ce qui n'était pas mon cas.
Sur le prochain MDS, s'il y en a un, je varierai plus les goûts. Je n'avais pris que 3 goûts avec moi : Riz curry, riz Saté et spaghetti bolognèse. Je m'en suis vite lassé. Mes voisins de tente avaient des goûts différents tous les jours, ainsi qu'un dessert, ce que je n'avais pas pris....erreur.

Il ne faut certainement pas sous-estimer l'alimentation. Elle est importante à plus d'un titre. D'abord, ce sera votre apport énergétique pour récupérer avant les efforts du lendemain ; mais c'est aussi la seule source de réconfort sur le bivouac. Il faut emporter de bonnes choses, qui vous plaisent et qui vous donneront un bon coup de boost au moral, et opter pour le plus naturel possible : privilégier des fruits secs (abricots, dattes, bananes,...) aux barres énergétiques ou pâtes de fruit.

  • AUTRE MATOS...
Comment opérer ? Tout dépend de l'objectif que vous vous fixez. Mais le poids du sac à dos au départ n'est pas à négliger. Je vous conseille d'emporter avec vous les choses sur lesquelles vous avez un doute ; lors de la journée de contrôle, il sera toujours temps de mettre ses affaires là dans le sac destiné à l'hôtel, ainsi, pas de regret.
Mais bon...je ne vous conseille pas de partir avec un sac de plus de 10kg quand même. Comme indiqué plus haut, je suis parti avec un sac de 9,5 kg au départ. Pour le prochain MDS, s'il y en a un, je vise 7kg...7,5kg maximum.
J'avais prévu une toute petite pharmacie (flapules d'éosine, sparadraps, une plaquette d'immodium, une plaquette de dafalgan), je n'ai rien utilisé à part deux immodium ; les docs de l'organisation ont tout le matériel nécessaire et vous le donne sans problème.
Le coupe vent fut d'une utilité redoutable : il fait très froid en seconde partie de nuit (entre 4 et 6 heures du matin). J'avais prévu un collant et un maillot de corps longues manches (style première couche pour le ski) pour le bivouac. Le coupe vent pour dormir dans le sac de couchage : je n'ai pas eu froid.
Le matelas ?? je l'ai pris, j'ai porté aussi 350gr. Mais je pense que j'aurais pu m'en passer...A vous de voir. Des concurrents avaient des gants de toilette jetables (tissu papier très fin) : très pratique, je conseille. Emportez du PQ, ce n'est pas fourni...ce n'est pas une blague.
Ensuite, il y a le matériel obligatoire. Ne pas négliger les +/-500 gr de la fusée de détresse.
En résumé, je dirais que dans le sac il faut : le matériel obligatoire, la bouffe et le strict mini-mini-minimum en vêtements de rechange (caleçon et chaussette). Et ne rien emporter que vous n'avez pas testé préalablement.


  • PREPARATION...
J'avais axé ma préparation sur 3 axes : physique, logistique et mental.

- Physique : très sincèrement, je n'étais pas au top physiquement pour pouvoir prétendre une place dans la première moitié du classement ; mais cela ne m'a pas empêché de terminer. Ensuite, je suis sur la ligne de départ avec 10kg de masse corporelle en trop...pas bon cela !! La préparation physique demande beaucoup de temps (avertissement pour l'entourage du participant...), et exige la diversité des sports pratiqués pour une préparation vraiment complète (course à pieds, marche, vélo, natation et musculation). Si vous axez votre préparation physique que sur la course à pieds avec un objectif ambitieux au classement, comptez sur plus de 65km par semaine entre janvier et mars, sans compter les heures pratiquées en novembre et décembre.

- Logistique : ce fut mon premier MDS. Je n'avais jamais fait de trail, encore moins d'Ultra-trail et je suis fier de pouvoir dire que je n'ai pas fait d'erreur dans le choix du matériel et la composition du sac (à part la bouffe...). Mais tout se trouve sur internet, les blogs, les films Youtube, les forums...mais cela demande du temps également en plus des heures d'entrainement, çà c'est aussi un avertissement pour l'entourage. Sponsors ou pas ? avec des sponsors, c'est bien mieux financièrement naturellement, mais cela demande aussi du temps et des obligations. Donc....à vous de voir.

-Mental : J'ai passé un temps incommensurable sur le net pour lire des dizaines de blog, pour voir des dizaines de film, pour participer à des dizaines de forum ; j'ai lu des livres sur le MDS ; j'ai rencontré des concurrents des éditions précédentes. Tout cela pour m'imaginer, visualiser au mieux ce qui allait m'attendre et lister tous les problèmes relatés et prendre le temps mentalement pour me dire comment j'aurais réagi. Bien entendu, il y a des choses que vous ne pouvez pas imaginer comme une chaleur de 50°C ou une étendue descendante de 8 km de sable mou...et c'est tant mieux.


Voilà, c'est vraiment en toute modestie que je vous fais part de mon expérience. N'hésitez pas à me contacter pour avoir de plus amples informations, je serai ravi de vous répondre ou de vous rencontrer.
Bonne Aventure !!



5 commentaires:

  1. génial ce blog ,ton film est super réaliste et encore un énorme bravo
    Didier P

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  2. Bonjour Yannic,
    j'ai lu avec beaucoup d'attention ton aventure du MDS ; Quel a été ton entrainement pour pouvoir tenir en moyenne 8h par jours de course ??? Jai trés envi de me le faire en 2015 , mais je reste trés prudent sur
    mes capacités physique . Merci et bravo !! thiepass@yahoo.fr

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  3. merci, yannic pour toutes ces infos, je me prépare moralement au MDS 2015, jai pris des notes...c'est un peu le début de la course... foulques.

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  4. Merci de ces précieux conseils;moi je prévois de le courir aussi en 2015;Je voudrais savoir comment ensuite bien récupérer après l'épreuve, combien de temps ?

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    1. Bonjour,
      Désolé pour ma réponse tardive, je ne vais malheureusement plus souvent sur le blog... Comment répondre à ta question ? Cela dépend de chacun...je me rappelle avoir repris le travail le mercredi (retour lundi soir de Ouarzazate), et avoir refait un footing (10km) le weekend qui a suivi. Ensuite, fin mai, j'ai participé au 20km de Bx, et en septembre, 20km de Paris.... Tout dépend comment tu finis la course ;) mais je pense que si tu ne vas pas trop dans le rouge, et que tu n'as pas trop d'ampoules, très vite tu te remets en selle !!
      A+
      Yannic

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